
Le Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami (1997, 1h35)
Quête de mort, éclats de vie

Dans la banlieue de Téhéran, un homme d’une quarantaine d’années, en proie à une profonde détresse, parcourt les routes à bord de son 4×4 à la recherche de quelqu’un qui accepterait, contre une importante somme d’argent, de l’enterrer après son suicide. Sans révéler d’emblée son projet, il rencontre plusieurs passagers — un jeune Kurde, un séminariste afghan, puis un vieux taxidermiste iranien — avec qui il engage des échanges touchant à la morale, la religion et le sens de la vie. Seul le dernier, motivé par le besoin d’argent pour soigner son enfant, accepte avec réticence, partageant toutefois un témoignage personnel qui célèbre la beauté de la vie, notamment « le goût de la cerise ». Le film s’achève sur une fin ouverte, laissant planer le doute sur l’issue du suicide, avant de basculer soudainement vers une séquence méta montrant le tournage, brisant la frontière entre fiction et réalité.